02/06 :

Nous partons pour notre tour du Gobi, un désert s’étendant pour moitié sur la Chine et pour moitié sur la Mongolie.

Un agent de notre agence, Golden Gobi, nous met dans le bus pour Mandalgovi, une localité situé à 250 km au sud de UB. La route est asphaltée tout le long et le trajet de 4h se passe bien. Premiers contacts avec le désert, l’aridité, les animaux squelettiques et quelques bêtes mortes en train d’être dévorées !

A l’arrivée, le vent du nord souffle en rafales, et nous transperce bien. Nous faisons la connaissance de Viktor, notre guide, et Bagui, notre chauffeur, au saut du bus. La première impression de Viktor est déroutante car il est couvert jusqu’aux yeux d’un foulard gris à têtes de mort noires… Une heure après, la technique est adoptée aussi, tant le vent chargé de poussière nous pique le nez et la bouche. Le foulard à fleurs de MC et le modèle promotionnel de Minh entrent dans la danse.

Bref, toujours est-il que nous embarquons dans notre van en compagnie de quatre autres touristes. Mireia et Perrin, un couple de designers franco-espagnol vivant à Valence, sont en voyage pour 5 mois, et ont traversé la Russie en transsibérien. Charlène et Léa sont deux jeunes diplômées d’écoles d’ingénieur, qui vont passer 6 mois en Mongolie pour un projet d’assainissement des eaux dans la province de Khovd (c’est loin) dans le cadre d’un service civique. Tous les quatre ont la pêche et sont un peu crasseux (c’est ce qu’ils disent) après 2-3 jours dans le Gobi sans douche. Nous prenons la route du sud, toujours sur de l’asphalte, et nous arrêtons un peu plus loin pour manger, aussi à l’abri du vent que possible (c’est-à-dire derrière le van). Nous sommes arrêtés auprès d’un bâtiment désaffecté un peu glauque, et notre guide cuisine pour nous un délicieux plat de pâtes… plié en deux dans le coffre du van.

Nous roulons ensuite à travers des étendues désolées couvertes d’une herbe rase ou paissent chameaux et chèvre cachemire, ainsi que de rares moutons. L’année est très sèche, et il y a eu beaucoup de neige cet hiver, aussi la pitance est-elle aussi maigre que les animaux, et les carcasses au bord de la route ne sont pas rares. Le paysage est rompu de quelques collines, et nous montons lentement mais sûrement, pour finir par quitter la route et filer droit au Sud-Sud-est. Nous nous garons et descendons du van. Nous sommes en réalité au sommet d’un ensemble de falaises splendides, blanches et ocres. Assez simplement nommées white cliffs, elles sont le témoin du passé du Gobi : un plancher océanique.

Les formations sédimentaires sont à couper le souffle, et malgré le vent qui essaye de nous jeter à terre et de nous aveugler, nous crapahutons dans les rochers pour admirer les falaises sous toutes leurs coutures. En contrebas, le plancher océanique est vallonné, de différentes nuances d’ocre. C’est superbe !

Nous dormons ce soir là dans un camp de touristes. Il s’agit d’un groupe de yourtes, ou « ger » en mongol, qui est aménagé pour les touristes (douche, restaurant…). Au départ, nous devions camper au pied des falaises pour en profiter au lever du soleil, mais le vent à décorner les bœufs a dissuadé Viktor de tenter l’expérience plantage de tente et dîner assaisonné au sable. A la place, nous partageons un bière et en profitons pour en apprendre plus sur les yourtes avant d’être chez des habitants et de commettre un impair.

La yourte est un habitat adapté au mode de vie nomade et au climat extrême de la Mongolie. Circulaire, d’environ 6 m de diamètre, avec un toit bas en forme de dôme et des murs droits. Les murs sont composés de plusieurs couches de feutre déposés sur des claires verticales et couvertes de grosse toile. Le toit, de la même matière, repose sur une structure démontable évoquant un parasol géant. Une fenêtre circulaire se trouve au centre, en forme de roue. La porte, très basse, est orientée au sud, toujours (plus de lumière, moins de vent). Ainsi, en fonction de la position de la lumière sur le mur de la yourte, on peut estimer l’heure (enfin, les mongols, pas nous !). Par ailleurs, il est amusant de noter qu’en mongol, le mot pour dire Nord veut aussi dire derrière. L’ouest et la droite sont désignés par le même mot, et l’est et la gauche aussi. Pas instinctif pour nous, mais beaucoup plus pour des gens qui sortent de chez eux et sont face au sud !

A l’intérieur, deux montants soutiennent le toit. Entre, le poêle et une table basse. Sur le mur nord, un buffet ou une table avec les objets du culte et les objets les plus précieux (le nord est le coté noble). Autour, des lits quand il y en a ; parfois les nomades dorment au sol. Le matériel de cuisine est à droite en entrant.

Les yourtes pour touristes sont aménagées plus simplement, avec juste une table basse et des lits.

De nombreux usages sont en vigueur dans la yourte, en rapport avec la symbolique des différentes parties. Il convient de ne pas fouler le seuil, ni passer entre les montants du toit (qui représentent le couple parental, qu’il ne faut pas séparer) ; les invités s’asseyent généralement à gauche. Si la porte est ouverte, tous peuvent entrer et demander l’hospitalité. Si elle est fermée, les habitants sont absents. En général, l’hôte commence par servir du thé, puis on va au but de la visite.

Au coucher du soleil, nous faisons une balade jusqu’au lit d’une rivière proche, bordé d’une rangée d’arbres. C’est un endroit qui évoque plus l’Afrique, avec sa terre rouge et son sol craquelé, que le désert.

Nous passons la nuit dans une yourte de quatre lits que nous partageons avec le chauffeur. Le guide, lui, préfère dormir dans le van. Nous comprendrons pourquoi un peu plus tard dans la nuit. Bagui ronfle. Et pas qu’un peu !

03/06 :

Malgré les ronflements ambiants, nous avons bien dormi, et nous reprenons la route tous guillerets. Nos compagnons de route sont réconfortés par la douche prise au camp, qui bien que froide et de faible débit, les a décrassés.

Nous suivons toujours la route asphaltée jusqu’au Parc National de Gurvan Saikhan, ou parc des Trois Beautés. Les trois beautés du Gobi sont trois pics culminant à presque 3000m, qui sont les derniers contreforts de la chaine de l’Altai, qui couvre l’Ouest du pays et le Kazakhstan. Le paysage est un tout petit peu moins sec, et beaucoup plus accidenté.

Nous faisons un rapide saut au musée du parc, occasion de découvrir les différentes espèces qui y vivent (empaillés).

Nous sommes d’ailleurs là pour visiter le profond canyon de Yolin Am. Une petite rivière y a son lit, et la gorge est bordée de hautes montagnes se changeant parfois en falaise. Nous apercevons des vautours, des pikas (rongeur proche du hamster, endémique de la région, ayant au moins un représentant célèbre : Pikachu !) et surtout des ibex (chèvres sauvages). Quelques yaks et chevaux à la limite du famélique paissent dans le canyon. Mais la petite rivière nous réserve une surprise de taille ! Malgré la chaleur, la sécheresse et le désert désertique environnant, le fond du canyon est tapissé de glace ! Protégée de la chaleur par les hautes paroi de la gorge, la couhce peut atteindre jusqu’à 3 mètres ! Hélas la fonte a commencé (elle fond chaque année) et nous ne pouvons faire que quelques km, puis devons revenir sur nos pas. Corniches et fissures nous attendent, impossible de prendre le risque.

Nous restons longtemps car le paysage est vraiment magnifique, puis nous faisons quelques kilomètres afin de trouver un site propice à l’installation de notre camp. Nous finissons par trouver un endroit à peu près horizontal, sans trop de crottes de moutons, pas sur la route. Par contre, pas d’abri, si le vent se lève nous serons en plein dedans.

Nous dinons, puis admirons longuement le ciel étoilé, qui est presque aussi fabuleux que ce que nous avons vu en NZ (le seul bémol, la voie lactée est plus bas sur l’horizon ici, et donc moins longue). Armés d’un trépied, d’un pull et de 10 degrés de plus qu’au pays kiwi, nous prenons de beaux clichés avec l’appareil de Mireia.

04/06 :

Après une nuit un peu fraîche, nous nous réveillons… en plein vent ! Nous démontons rapidement le camp et prenons la route. Aujourd’hui, nous nous rendons dans le sud-gobi. C’est la région la plus chaude, la plus sèche, la plus vaste et la plus riche de Mongolie. Son chef lieu, Bayandalai, compte 47 000 habitants. Nous y faisons une pause ravitaillement, car notre petit groupe dévore bonbons, biscuits et chips à vitesse grand V. Entre ça et les petits plats délicieux (et copieux) préparés par Viktor, nous allons nous engraisser !

Après Bayandalai, nous quittons l’asphalte pour de bon, et nous enfonçons dans une région qui n’a rien à voir. Au loin, à droite, des montagnes. Au loin à gauche, sur près de 100 km, nous longeons une dune (ou plutôt un  ensemble de dunes). Il s’agit de la deuxième plus haute de Mongolie. Au début de notre rencontre, elles sont un peu loin et pas très haute, mais elles prennent de l’ampleur jusqu’à dominer le paysage. C’est somptueux, le désert comme on l’imagine, vague de sable sur vague de sable, et un peu moins aride au pied de sa majesté la dune car il y coule une petite rivière.

 

Nous sommes logés ce soir là chez le frère de Ogi, la patronne de Golden Gobi. Lui est un nomade éleveur de chameaux, il possède un troupeau d’environ 70 bêtes. A savoir : on ne dit jamais le nombre exact de têtes de bétail qu’on possède en Mongolie, cela porte malheur. Bon, évidemment, ceci à l’exception du recensement qui survient avant et après l’hiver, permettant au gouvernement d’estimer le cheptel national et les pertes !

L’organisation de cette famille reflète bien le mode de vie nomade moderne. Les garçons, une fois finie l’école, reprennent souvent l’exploitation familiale et s’occupent des bêtes et des parents âgés. Les filles sont poussées à étudier, et ainsi 70% des emplois qualifiés d’UB sont pourvus par des femmes. Ainsi Ogi soutient elle sa famille de loin avec sa lucrative agence de voyage, pendant que ses frères élèvent les chameaux… et accueillent les touristes ! La contrepartie est qu’il est difficile pour les garçons nomades de se caser car les jeunes femmes de leur âge sont souvent en ville.

Pendant que nous parlons de scolarité, la scolarité est gratuite et obligatoire en Mongolie. Les enfants de familles nomades vont à l’école en ville, en pension, et les parents restent à proximité de ladite ville pour permettre à leurs rejetons de rentrer le week-end. Les familles nomades bougent en général leurs quartiers une fois par saison.

En fin d’après midi, nous tentons une approche des dunes, pour nous heurter à la rivière, pas si petite que cela, que nous longeons un moment. Le panorama est somptueux.

Nous rentrons dîner, et juste à temps ! Nous passons une agréable soirée, malgré une violente (mais heureusement brève) tempête de sable. Nous bombardons notre guide de questions sur sa vie, sa famille, le mode de vie mongol, le gouvernement, son plat préféré… et il nous rend la pareille ! Tout y passe, les premiers amours, les goûts musicaux, les frasques de collégiens.

05/06 :

La journée commence par une expérience inédite pour nous : une promenade à dos de chameau. Ces animaux, assez laids de loin, sont impressionnants de près ! Leurs bosses sont plus hautes que nous, ils ont de grandes dents et l’air patibulaire. Nous nos perchons sur de petites selles nichées entre les bosses des animaux, qui se lèvent sans grâce ni douceur. Chacun tient la corde du chameau de son voisin de droite (ce qui met la tête du chameau au genou du voisin de devant, inutile de dire que vu la taille de leurs dents nous n’étions pas tranquilles au début… au final pas de soucis, ils sont assez placides) et s’accroche à sa selle de l’autre. Après un moment, on se détend et on profite du panorama et des chants mongols de notre hôte.

La belle équipe !

Nous nous amusons de le voir récupérer les poils que perd son chameau, par touffes. Renseignements pris auprès de notre guide, la laine de chameau devient très à la mode, et se vend 15 000 Tugrik le kilo. Or un chameau ne se tond pas, mais la laine se ramasse quand elle tombe. Un peu comme le cachemire, qui est le poil d’une espèce de chèvre, très prévalente dans le Gobi, qu’on peigne au début de l’été. Il n’y a que les moutons qu’on tond ! Voila pourquoi notre guide fourrait les touffes de laine de chameau sous sa selle (si j’ose appeler cela une selle !). Sachant qu’un chameau donne 5 kg de laine et que la famille a (environ) 70 chameaux, quel est l’âge du capitaine ?

Au retour, c’est atelier cuisine ! Viktor a préparé de la pâte, et nous faisons des Kushuur, beignets frits, à la pomme de terre. Nourrissant !

Puis nous jouons aux cartes dans l’après-midi, en attendant que nos hôtes suivants soient disponibles pour nous accueillir. Vers 16h, nous faisons une dizaine de km pour nous rapprocher du plus haut point de la dune.

Après un dîner précoce, nous nous lançons dans l’ascension de la dune afin d’admirer le coucher de soleil depuis le sommet.

Nous parcourons le kilomètre qui nous sépare du pied de la dune, tombons sur une colonie de grenouilles, décidons tous ensemble du chemin à suivre, et nous lançons dans l’ascension. A mi chemin, nous sommes essoufflés et en nage. Nous suivons ensuite une première crête pour atteindre le point le plus haut. En haut de la dune, le vent souffle de toutes ses forces et nous mangeons du sable ! La fin de l’ascension se fait au flanc d’un raidillon fort difficile. Une fois en haut, nous constatons qu’une illusion d’optique nous a fait choisir le mauvais sommet, et qu’un autre, plus haut, nous cache le coucher de soleil. Qu’à cela ne tienne, nous suivons à nouveau la crête pour atteindre enfin le graal. Nous sommes encore plus en nage, le sable nous fouette les jambes et nous fait crisser les dents, s’incrustant dans les moindres recoins de nos vêtements, cheveux, oreilles… Mais soyons honnêtes : c’est le plus beau coucher de soleil du voyage pour nous, peut-être même le plus beau que nous ayons vu. Le soleil se couche derrière une mer de sable, des dunes de taille décroissante se perdant dans le lointain, dans un festival de couleurs. Nous restons jusqu’à ce que le soleil soit couché, et nous descendons à toute vitesse la dune, en courant et sautant dans le sable comme des enfants. Tant d’efforts à la montée pour une descente aussi brève… Mais nous sommes ravis. Sableux, mais ravis.

Encore un petit effort !

Un peu de vent !

Waouh !

06/06 :

Après une nuit sableuse, nous nous levons pour aller visiter un autre site emblématique du désert de Gobi : Bayanzag, connu également sous le nom de falaises flamboyantes. Comme le premier jour, il s’agit de falaises surgies de nulle part, témoin du passé de fond océanique du Gobi. En ce lieu ont été découverts pas moins que les premiers œufs de dinosaure du monde. Avant l’expédition menée dans les années 20 par Andrews, un paléontologue aventureux, on ignorait que les dino pondaient des œufs ! Le sous-sol de la Mongolie est extrêmement riche en fossiles, certaines expéditions ayant découvert jusqu’à une soixantaine de fossiles en une semaine ! Malheureusement, la plupart des fossiles se trouvent soit à UB, soit carrément au Museum of National History de… New York. Nous ne manquerons pas d’aller les admirer !

Spoiler alert : nous n’avons pas trouvé de fossiles ! Nous aurions été bien embêté d’en trouver, d’ailleurs : qu’en aurions nous fait ? Mais le site naturel en lui-même est magnifique. Au milieu d’une immense plaine relativement morne, d’immenses falaises ocre se dressent, découpées par l’érosion. Selon le jeu du soleil, les couleurs changent. Nous traversons le site de part en part en prenant notre temps avant d’être chassés par quelques malheureuses gouttes de pluie … Qui ne suffiront pas à mouiller le sol malheureusement pour les éleveurs du pays (l’eau manque vraiment dans le coin, pas trop pour la boisson car de nombreux puits ont été creusés par le gouvernement, mais pour la végétation, et donc l’alimentation des bêtes.

 

Nous dormons ce soir là dans le camp de touristes adjacent, et finirons la soirée de façon conviviale autour de quelques bières, après avoir admiré le coucher de soleil sur les falaises. C’est de là que vient le nom « flamboyantes ».  Cela fut aussi pour nous l’occasion de discuter plus avant avec notre guide mais surtout notre chauffeur. Vu son niveau d’anglais et la maigreur de notre mongol (on en est à bonjour, au revoir, merci, bière, 1-2-3-4-5) il nous faut du temps et de l’imagination 😀

Anecdote : le prénom de Viktor, notre guide, n’est ni un surnom ni un nom d’emprunt mais bien une traduction de son prénom Mongol, Yalalt, qui veut dire « victoire ». Natif du 9 mai (1989) il est né le jour anniversaire de l’armistice de la seconde guerre mondiale … en Russie ! Pour Bagui, nous avons l’impression que tous les chauffeurs s’appellent comme ça !

07/06 :

Le réveil est quelque peu brutal avec l’arrivée de Bagui dans notre yourte pour nous apporter le petit déjeuner une demi-heure plus tôt que prévue ! Avec nos folies de la veille nous avons un peu de mal à émerger, qu’à cela ne tienne le programme de la journée est simplissime : rouler dans le but d’atteindre la cascade Ulaan Tsutgalan le lendemain. Lors de notre stop quasi-quotidien pour s’approvisionner en victuailles ( = bonbons, gâteaux, chips, soda…), un groupe d’écolières sont venues essayer de nous parler ! Moment très convivial, même si l’une d’entre elle a désigné le téléphone de Perrin en indiquant la phrase « Flush the toilet » dans notre phrasebook !

Autre fait notable de la journée, le remplacement d’une roue en plein milieu du désert sous un arc en ciel.

La nuit se passera à côté d’une famille nomade fraîchement installée pour l’été. Enfin « famille ». Il s’agit d’un jeune de 18 ans dont la maman est décédée en donnant naissance à son 4e enfant il y a 7 ans, et dont le père a quitté la famille. Il s’occupe de plus de 1800 têtes de bétail avec un peu d’aide de la famille élargie pendant que ses 2 petites sœurs sont en pension et que l’aînée (son aînée d’un an) travaille à UB. Un peu Zola, comme ambiance.

Nous avons sorti le Da Cau (volant que l’on a acheté au Vietnam) et essayons de faire quelques échanges. En écrivant cet article, nous découvrons que ce sport s’appelle en français : « plumfoot » ! Vocabulaire à part, cela a bien détendu l’ambiance avec notre très jeune hôte, intimidé de voir pour la première fois des occidentaux (et occidentales) blond(e)s (voire roux pour le cas de Perrin) !

Ce sont les derniers moments que nous passerons tous les 6 puisque Léa et Charlène nous quittent demain pour commencer (enfin) leur service civique. Echanges de photos et dernière partie de Dobble histoire de dormir bien fâchés les uns avec les autres !

08/06 :

Encore une fois, la nuit à été froide. Nous prenons rapidement la route pour Khujirt où doit s’effectuer l’échange : Léa et Charlène contre un japonais. Pas sûrs de gagner au change ! Nous avons définitivement quitté le désert, la verdure fait son apparition, et l’eau aussi ! Nous avons l’impression d’un retour à la vie et cela se vérifie avec la morphologie des animaux, qui sont bien plus en chair par ici !

Dernières photos, dernière partie de Dobble et les 2 enfants de la bande prennent leur envol ! Nous leur souhaitons le meilleur pour ces 6 prochains mois !

Au revoir les enfants !

En attendant leur remplaçant, Perrin et Minh s’essayent au football et à une partie de volley version mongole ! Avec un peu de retard, nous rencontrons Katsuya qui restera jusqu’à la fin du trip de Perrin et Mireia ! De prime abord, il parait timide !

Notre groupe étant enfin au complet, nous allons vers le parc naturel de la vallée de l’Orkhon.

L’Orkhon

La région est volcanique, et de très anciennes coulées de lave parsème le terrain. La route est bien plus cahotique que le Gobi, qui secouait un peu… mais était assez plat !

Nous sommes reçus par une famille nomade avec laquelle nous sentons tout de suite passer le contact. Des beignets tout justes frits nous sont servis avec le thé, quelques échanges de ballon avec l’enfant de la famille (6 ans, cavalier émérite) et nous partons en vadrouille au bord de la rivière, l’occasion d’un petit rafraîchissement !

Le dîner nous est préparé par la famille et ce fut un régal : une soupe de nouilles (faites maison sous nos yeux) avec de la viande de Yak séchée.

09/06 :

Nous prenons le petit déjeuner tranquillement pendant que la mère de famille nous prépare nos équipements pour une heure d’équitation (en gros, des guêtres). Comme elle a les mains prises, c’est à Minh qu’il incombe de donner le biberon au petit protégé de la famille, un adorable agneau noir et blanc rejeté par sa mère.

Nous faisons ensuite une balade à dos de cheval d’une heure. Bilan : c’est plus confortable que le chameau, mais une semaine ça va faire mal aux fesses un peu ! Ceci dit le cadre, entre montagnes et rivières, était magnifique. Nous sommes arrivés au bord d’une des plus hautes cascades de Mongolie. A sec, elle est sans doute moins impressionnante, mais le cadre était sympa.

Nous reprenons la route tranquillement et prenons un repas bien mérité (et copieux) au milieu de nulle part. Un ballet aérien s’improvise après le repas : nous lançons nos restes de viande à toute une bande de faucons « cerf-volants » (c’est le nom de l’espèce) qui font de belles acrobaties pour attraper les morceaux de viande. MC, fascinée, en perd même son Opinel dans la steppe (juste après que notre guide lui en ait fait compliment, en plus). Espérons que quelqu’un le trouvera où il est tombé et en fera bon usage !

L’après midi est consacrée à la visite du monastère de Tovkhon Khiid, un charmant petit temple bouddhiste, du bouddhisme tibétain, fondé dans les années 1600 par Zanbazar, un des pères du bouddhisme en Mongolie, également un artiste renommé. L’occasion pour nous de découvrir les spécificité du bouddhisme ici, avec le culte du Ramakhala notamment, la divinité du feu, et l’importance de la Tara blanche, une divinité de la compassion (à 4 bras, pour mieux tendre la main à ceux qui en ont besoin). Le panorama d’en haut de la colline est superbe aussi, avec ses montagnes couvertes de pins (d’un seul côté, question d’humidité) et cet immense ciel (habituellement) bleu qui nous suit partout depuis notre arrivée en Mongolie.

Le soir, nous plantons nos tentes vers une famille nomade, à nouveau. Nous apprenons à notre grande surprise que le fils de la famille, l’hiver, est élève ingénieur à Ulan Bator. L’été, il est guide équestre, et fait visiter à cheval le monastère que nous avons vu le jour même. Beaucoup de jeunes mongols ont ainis grandi à la campagne et partagent leur temps.

10-11/06 : 

La journée du 10 est moins active. Nous faisons tranquillement la route jusqu’aux sources chaudes de Tschenker, que nous atteignons en milieu d’après-midi.

Pause ravitaillement

Comme il n’y a pas de yourte disponible dans le camp de touristes, nous sommes surclassés dans une chambre à 6 places, pour notre plus grand plaisir. Nous en faisons la sieste, après une douche chaude à l’eau thermale.

Après dîner, nous faisons un saut là où est captée l’eau thermale, un bassin en béton assez moche avec de gros tuyaux qui partent vers chaque camp de touristes. L’eau jaillit à presque 90°C, et refroidit dans les tuyaux peu à peu. Le camp de touristes où nous sommes n’est alimenté qu’avec. Même l’eau des chasses d’eau est chaude !

Au coucher du soleil nous nous trempons dans les bassins d’eau chaude, très chaude, fort agréable. Puis nous passons une soirée conviviale avec Viktor, notre guide, Bagui, notre chauffeur, et un de leurs amis, également chauffeur. Nous buvons de la vodka, et faisons découvrir à nos amis mongols (et à Mireia) une spécialité locale de chez nous… la Chartreuse. L’essayer c’est l’adopter, les mongols adorent !

Ici, on boit les alcools forts dans le même verre / bol, à tour de rôle, du plus vieux au plus jeune, en reremplissant le bol à chaque coup. C’est assez différent de la façon que nous avons de tous trinquer et vider nos verres !

De gauche à droite : Mireia, Bagui, MC, Kastuya, Perrin, Minh, Viktor, Oogi

Le lendemain, le réveil est un peu difficile, mais nous arrivons à nous mettre en route à l’heure. Objectif Tsetserleg, où nous prenons un dernier repas avec nos comparses et prenons seuls la route de Kharkhorin pour la suite de nos aventures mongoles.

Après quelques heures de minibus, nous voici à Kharkhorin. C’est l’ancienne capitale des grands Khans mongols… et il n’en reste rien ! La ville est assez moche, bien que située dans un environnement naturel plus que magnifique. Nous arrivons vers 15h, et repartons en trek à cheval le lendemain matin. Nous avons donc pour objectif de nous reposer, faire une lessive, prendre une douche et faire quelques courses pour avoir 2-3 snacks pendant la randonnée, et des petits cadeaux à donner aux familles qui nous hébergeront. Accessoirement, nous imaginons avoir un petit briefing de notre semaine de rando. Bref, nous n’avons pas l’impression d’avoir un programme trop ambitieux. Pour simplifier le service, nous prenons une chambre à la guesthouse dont la propriétaire est associée au gérant de l’agence de trek. Erreur !

Le Morin Jim Café (aka Horsetrails pour la partie rando) est un établissement… comment dire… de merde !

Le personnel à notre arrivée (notons que nous étions les seuls clients) n’a pas levé le petit doigt. Nous avons eu l’impression d’avoir affaire à une bande d’ado en vacances ! Nous donnons notre linge à 16h30 en demandant si ça ira pour demain. Ouioui, linge posé dans une pièce. Sortie au marché, retour vers 18h. Notre linge, toujours posé au même endroit, n’est pas lavé. Nous redemandons. Ouioui. On nous remet quand même un itinéraire pour la rando. Une carte. Aucune explication, aucune information. Heureusement, le patron de horsetrails nous avait envoyé il y a des semaines un document bien fait, sur lequel nous nous fondons. Vers 20h, on nous donne des sacoches de selles pour le lendemain. Nous demandons notre linge… Pas lavé.

Finalement, le fin mot de l’histoire, c’est que pour le laver, il fallait sortir la machine à laver dans la cour, la brancher avec des fils dans la prise (dénudés avec les dents), la remplir avec le tuyau d’arrosage. Bref si nous avions su, nous aurions lavé nos slips dans l’évier. Mais que pensaient-ils faire de notre linge ? En dehors de cela, une chambre crasseuse, pleine de mouche, avec un vis-à-vis de malade et une porte ne fermant pas… bref le luxe !

Montage temporaire

Séchera ? Séchera pas ?

Notre linge, lavé à 21h, a séché. Merci l’humidité ambiante nulle en Mongolie (30% d’hygrométrie, en vrai).Nous nous couchons moins que sereins pour le trek !

Prochaine étape : la vallée de l’Orkhon… à cheval !

PS : Si vous avez réussi à lire l’article de bout en bout, nous vous proposons de regarder la vidéo faite par Charlène et Léa (avec leur autorisation) ! Ça se passe par ici ! Et pour suivre leurs aventures : http://mongeaulie.wordpress.com

Catégories : Récit du voyage

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