07–10/03/2018

C’est le 7 au matin que la famille de Minh-Tri et Amélie se dirigent vers Dalat tandis que nous dirigeons avec le reste des troupes vers Hô-Chi-Minh-Ville. Cela n’empêche pas les plus motivées (parce que oui, le groupe n’était composé que de femmes) de se lever au petit matin pour profiter d’une dernière trempette dans l’eau de la Mer de Chine. Bizarrement elle n’était pas si sale que ça et toujours aussi chaude ! S’ensuit un peu de shopping et du rangement de valise pour viser un dernier repas dans notre cantine à 11h, histoire d’être calés jusqu’à notre arrivée à HCM. On prend nos quartiers dans notre logement (les chambres d’hôtes d’un ami du père de Minh) vers 18h. Le temps de se débarbouiller, on part pour une visite du quartier de Ben Thanh, à savoir le centre touristique d’HCM. L’intérieur du fameux marché Ben Thanh est fermé depuis quelques heures mais les préparatifs pour le marché extérieur battent leur plein. Les stands se montent à toute vitesse et les scooters poussant une voire plusieurs caisses de chargement occupent toute la route (et leur klaxons l’environnement sonore). Nous nous étions fixés comme objectif de manger une fondue vietnamienne (Lẩu), un des classiques que nous n’avions pas encore mangé ! Nous n’avons pas forcément pris le temps de faire une recherche approfondie et nous nous sommes posés au 1er restaurant qui proposait ce plat. C’était ce qu’il convient d’appeler un fiasco. Si le bouillon était correct, le reste n’était pas bon. Nous avons pris des nem nuong (brochettes de viande grillées dont nous avons déjà parlé à l’occasion de notre passage à Hue) et des rouleaux de printemps. Les brochettes avaient un goût de saucisse pas bonne, et les rouleaux de printemps, outre le fait qu’ils n’étaient pas frais, ne contenaient que des vermicelles et une lamelle (fine, la lamelle) de crevette. Nous en avons eu deux assiettes ; ils nous en ont facturé une et nous n’avons pas pris la peine de leur signaler leur erreur, chose que nous faisons habituellement. Il faut savoir qu’au Vietnam il est très rare (sauf dans les restaurants très touristiques) que les plats commandés soient notés au fur et à mesure. En général la patronne vient à la fin du repas, compte les assiettes et vérifie avec nous le détail de ce que nos avons mangé, puis fait l’addition en direct. Quand on sait que nous sommes depuis une grosse semaine une dizaine à table avec en général plusieurs plats différents commandés et posés au centre de la table, et plusieurs personnes qui commandent leurs boissons au fur et à mesure, on imagine le challenge que cela peut représenter.

Pour nous remettre de nos émotions, nous nous payons une glace ou une assiette de fruits frais, puis nous promenons dans le quartier. Cette partie de Saigon (puisque la plupart des vietnamiens l’appellent encore ainsi) est l’ancien quartier français. Nous passons devant l’hôtel de ville, le théâtre puis sur les grandes avenues bordées de beaux bâtiments coloniaux et de grands hôtels. Cette promenade plait beaucoup à la maman de MC 😀 Il s’agit vraiment d’un saut dans le temps et l’espace, on se croirait en France en voyant l’architecture. La visite en compagnie des parents de Minh est également très instructive puisqu’ils font revivre pour nous le Saigon d’il y a 30 ans, avant (et pendant) la guerre, avant la période communiste fermée. On voit vraiment à Saigon les différents styles et les différentes dynamiques du Vietnam. L’architecture coloniale, les bâtiments vietnamiens « classiques » c’est-à-dire plus ou moins anciens, hauts sur pattes et très profonds, avec une grande pièce en bas, qui peut servir de commerce et dans laquelle on rentre les scooters le soir, et les chambres (plus ou moins une terrasse) au-dessus, dont certaines n’ont pas de fenêtre. Puis il y a les gratte-ciels, les buildings ultra-modernes tout en verre, parfois futuristes. Bien sûr, au milieu de tout cela, la rue, qui est aussi un espace de vie, et où se fait le commerce. Saigon ne ressemble pas au reste du pays, c’est une ville plus riche, encore plus foisonnante et dynamique. La maman de Minh dit même que les jeunes y sont mal élevés voire violents, et que cela ne ressemble plus au Vietnam où elle a grandi.

Le lendemain, nous prenons un peu plus le temps de découvrir la ville… par le chemin des papilles. En un mot comme en cent, nous passons la journée à manger. Pour le petit déjeuner, nous retrouvons la cousine de Minh (Binh, la fille de l’autre sœur de Tai (vous êtes perdus ? C’est normal) et sa mère) pour aller manger au Ngan Dinh Restaurant, un restaurant de Dim Sum (nourriture chinoise) haut de gamme (auquel nous avons déjà mangé lors de notre précédent passage à HCM il y a 3 ans). Un festival de bouchées vapeur ou frites, avec des saveurs différentes de ce que nous connaissions jusque là. Ensuite, petite balade dans les rues du quartier chinois de Saigon (Cholon) avec visite d’un temple taoïste. Malheureusement le grand marché est fermé en ce moment pour des travaux. Nous nous rabattons pour l’achat d’un certain nombre de « souvenirs » sur… Co-op Mart, un supermarché. Expérience intéressante que de visiter un supermarché de l’autre bout du monde. Couteaux, affûteurs, cafetière, café, vêtements… tout y passe. Nous tombons en arrêt devant l’étalage de « fromages ». Vache qui Rit, Kiri, Edam… tout ce que la crèmerie fait de pire sur un ou deux mètres linéaire de rayon. A ce stade du voyage, le fromage ne nous manque pas trop trop (heureusement). Nous nous reposons un peu chez la cousine de Minh qui habite dans le coin. Il est 15h, notre petit déjeuner tardif (9h c’est tard pour déjeuner au Vietnam, le soleil se lève à 6h et se couche à 18h… Horaires tropicaux qui expliquent nos réveils aux aurores) se fait loin… Nous allons déguster un plat du coin, dont nous gardons un super souvenir de notre dernier passage. Une soupe de nouilles au canard, avec la cuisse de canard entière dedans, et des champignons. Minh agrémente son repas d’un ou deux œufs couvés (nous vous laissons deviner ce que c’est). Toujours aussi délicieux (la soupe, et les œufs aussi, simple question de point de vue).

Petit point culinaire. Au Vietnam il y a des féculents à chaque repas, sous différentes formes. Pour commencer, il y a le riz, com, vapeur, gluant ou sauté. Il y a aussi les vermicelles, bun qui sont faits à base de riz et les nouilles, mi, faites à base de blé. La taille et la forme de chacun donnent un nom encore différent ! Bun et Mi  peuvent être frais ou secs, plates ou rondes, et consommés dans une soupe ou « secs », voire frits.

Après cet intermède gustatif nous regagnons notre logement afin de nous rafraichir un peu. Nous avons rendez-vous pour dîner à deux pas avec Truc-Ly, une (autre) cousine de Minh. Sur la route, nous apercevons un club d’arts martiaux à l’entrainement (Taekwondo, Viet-Vo-Dao et un art martial traditionnel vietnamien que nous ne savons pas nommer). Au bout de presque trois semaines sans donner un coup de pied, alors qu’elle s’entrainait deux fois par semaine depuis la Toussaint, MC a des fourmis dans les jambes. Tiendra-t-elle jusqu’en Nouvelle-Zélande ?

Au menu ce soir-là, street-food au Saigon Night. Nous n’avons (bizarrement) pas très faim et mangeons surtout une salade de concombre amer au bœuf et une salade de mangue verte aux crevettes (des palourdes, un plat de lapin grillé au tamarin et un plat de riz sauté sont aussi passés par là). Très bonne cuisine sur une terrasse-trottoir un peu en retrait de la rue donc assez calme.

Après cette journée culinairement riche et épuisante de chaleur, nous dormons comme des souches.

Le vendredi 9, nous nous levons un peu plus tôt pour échapper à la chaleur. Nous arrivons avant 8h à la grande poste de Saigon. C’est un chef d’œuvre d’architecture coloniale, avec une charpente métallique dessinée par Gustave Eiffel himself. Le bâtiment rappelle une gare, il y a des cartes d’époque sur les murs. Les guichets sont alignés des deux côtés et détail amusant, les anciennes cabines téléphoniques sont transformées pour certaines en distributeurs de billets. On y vend aussi des souvenirs, et nous en profitons pour envoyer quelques cartes postales, puisqu’au Vietnam il n’y a pas de boîtes aux lettres dans les rues. La cathédrale, construite en brique rose de Toulouse (si si) est juste en face, mais elle est fermée pour cause de rénovation. Nous nous posons ensuite pour le petit déjeuner dans la ruelle à gauche de la poste (derrière l’ami Ronald), qui est fort charmante. Ombragée, piétonne et bordée de terrasse, on y trouve plusieurs cafés, dont un café-librairie où il fait bon se poser. Une magnifique exposition de photographies au milieu de la rue montre les contrastes du Vietnam et met les femmes vietnamiennes à l’honneur. On y voit la répartition des tâches telles que nous l’avons constatée dans les rues. Les femmes vietnamiennes travaillent, et travaillent dehors. Elles assurent une grande partie du commerce (et sont redoutables) ; les hommes ne rechignent pas à s’occuper des enfants. Les postes de l’agriculture, de la restauration et de l’administration (en tout cas au contact des touristes) semblent équitablement répartis, par contre nous n’avons vu que des chauffeurs de (moto-) taxi. Pour ce qui est des bureaux, des hôpitaux, des métiers sans contact avec le public… nous ne savons pas, n’ayant pas eu de contact avec ce secteur.

Nous nous rendons ensuite au jardin botanique (qui est aussi un zoo). Nous nous promenons un moment au milieu des plantes, des arbres et des enfants en sortie scolaire, admirons les animaux (une demi-douzaine d’éléphants, un troupeau de biche et quelques félins) qui manquent singulièrement d’espace et sommes chassés par la chaleur. Nous rentrons donc à la maison où nous déjeunons de chips et d’un copieux Banh Mi (le meilleur du coin d’après Tai). Puis nous ressortons pour une autre étape gastronomique : la chocolaterie Marou. En dehors des souvenirs d’école primaire évoqués par ce nom (Marou était le copain de Ratus dans le manuel de lecture de MC, en tout cas), il s’agit d’une chocolaterie ouverte par des français, qui cultivent leur cacao au Vietnam et le préparent sous vos yeux à HCM. Dès l’entrée l’odeur est saisissante. Riche, gourmande et torréfiée, nous en avons l’eau à la bouche. Il y a de tout : chocolat à boire, pâtisseries, chocolats en tablettes et bouchées à la pièce. Nous cassons notre tirelire (toutes proportions gardées) et Minh prend une tarte chocolat-cacahuète, MC un chocolat chaud bold (plus épais, plus riche  et plus amer d’après la vendeuse) et partage une religieuse avec sa maman. Suzette déguste quelques chocolats à la pièce. Surprise, les pâtisseries sont dressées à la commande ! Le goût est à la hauteur de l’odeur. Le chocolat est crémeux et épais, il rappelle celui qu’on peut boire en Italie ou en Espagne. Il est assez peu sucré et très fort… Sûrement riche en caféine aussi, si l’on en juge par la difficulté d’endormissement de MC le soir 😀

Nous avons ensuite RDV (une heure et demie après notre arrivée dans la chocolaterie) avec toute la famille, y compris Minh-Tri et compagnie qui sont revenus ravis (et rafraichis) de Dalat, pour manger un repas traditionnel du Vietnam (encore un) : le bœuf aux sept façons, au restaurant Au Pagolac. Le bœuf est ainsi présenté sous toutes ses formes : fondue (cuit dans un délicieux bouillon à l’œuf puis roulé avec un festival d’herbes et quelques vermicelles dans une feuille de papier de riz), brochettes, Bo La Lot (cuit au barbecue dans une feuille de La Lot),  Xiu Mai (boulettes), Bistek (un steak à la française), gras de bœuf et soupe de riz au bœuf. Un festin !

Nous finissons cette journée sur une note de relaxation… modérée. Nous avions envie d’un massage des pieds après les kilomètres marchés sous une chaleur étouffante. Nous allons non loin de l’hôtel dans un des multiples « massage spa » et nous abandonnons aux soins des masseuses. Nous avons mal choisi notre adresse ! Outre le cadre exigu, la prestation n’est pas d’une qualité incroyable (en tout cas très inégale, le massage des pieds de MC et du dos de Christine étant franchement raté, les massages de Ha et Minh étant juste corrects). Par ailleurs, la masseuse de Minh lui a proposé un autre type de prestation, ce qui traduit le manque de professionnalisme du lieu… concernant les massages en tout cas. Sur cette note mitigée, nous nous couchons bien fatigués pour notre dernière nuit dans la capitale économique.

Prochaine étape : Mỹ Luông, pour quelques jours dans la famille de Minh (du côté de sa maman).

Hôtel de Ville de HCM, contraste d’époques

La fameuse Poste !

Orgie de Dim-Sum ! Miam !

Catégories : Récit du voyage

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