03/07 :

Nous prenons la route de Kyoto sous la pluie, et faisons une étape de quelques heures dans la ville d’Hiroshima. Détruite le 6 août 1945 par le premier lâcher de bombe atomique de l’histoire, à la fin de la seconde guerre mondiale, la ville a été entièrement reconstruite depuis. Quelques témoignages de la violence du bombardement ont été conservés, notamment l’ancien centre du commerce, et son dôme. Situé quasiment sous l’hypocentre, le bâtiment a bien entendu brûlé, mais les murs verticaux sont restés debout, et la charpente métallique du dôme également. Un peu consolidé, il sert à rafraîchir la mémoire des visiteurs.

Nous avons aussi visité le mémorial de la ville, le mémorial de la paix des enfants, élevé dans les années 50 par les camarades de classe d’une enfant décédée d’une leucémie plusieurs années après le bombardement, et contemplé le cénotaphe en l’honneur des victimes, ainsi que la cloche de la paix.

Le musée de ville est très dense, très complet sur les effets à court, moyen et long termes du bombardement, la reconstruction de la ville et  l’importance d’éviter qu’un tel acte se reproduise. Le mémorial réussit l’exploit de rester diplomate en expliquant l’escalade de violence qui a conduit à cette décision.

Un peu brassés par ces visites, nous avalons un Okonomyiaki énorme (une omelette au chou) pour nous refaire. Ensuite, nous visitons le château de la ville, datant de l’époque des shogun, et bien restauré en ce qui concerne le donjon. La vue est jolie sur la ville (qui n’a pas un gros intérêt).

Vue sur la ville depuis le sommet du donjon

Nous sautons ensuite dans un nouveau shinkansen, destination Kyoto. Ces trains sont le paradis. Rapide comme un TGV, spacieux, propres et ponctuels ! Nous savourons le trajet, et arrivons à Kyoto en fin d’après-midi. Nous marchons un peu, traversons la jolie petite rivière Kamo, dont MC fait la remarque qu’il n’y a pas beaucoup d’eau, alors que le lit en est fort large, et prenons nos marques dans un super appart’hotel.

Nous faisons ensuite une balade dans le quartier de Gion, que nous trouvons un peu trop touristique à notre goût, et mangeons dans un restaurant lui aussi un peu trop touristique à notre goût.

4, 5, 6 7 et 8 juillet 

Nous avons visité Kyoto pendant 4 jours et demi, sous une pluie battante à l’exception du dernier matin. Pendant cette période, en raison des précipitations, de violentes inondations ont frappé l’ouest et le centre du Kyushu, l’île où nous nous trouvions. Kyoto a été relativement épargnée par les destructions, se contentant de rivières en crues (impressionnantes, e que nous n’avons même pas pu traverser à une occasion, malgré tous nos efforts, 3h de bus et une rencontre impromptue avec un américain fort symathique) mais des dizaines de milliers de personnes ont été déplacées, des glissements de terrain ont eu lieu et au moins 200 personnes ont trouvé la mort pendant cette catastrophe. Inutile de dire que nous avions moyennement le cœur à nous amuser, même si nous n’avons pas été directement concernés et que la vie a suivi son cours en ville. Pour notre part, nous avons eu de la pluie, encore de la pluie, toujours de la pluie. Normal, Kyoto a reçu en 24h le 5-6 juillet l’équivalent de deux fois ce qu’il tombe en juillet d’habitude.

La rivière Katsura

La fameuse « petite » rivière Kamo

Kyoto est l’ancienne capitale impériale du Japon avant Edo (Tokyo). La ville comporte de (très) nombreux temples, un château (résidence du shogun, chef militaire qui détenait effectivement le pouvoir) et un palais impérial, le tout niché dans le confluent de deux rivières et dans un écrin de collines.

Nous avons donc avalé des kilomètres à pied blottis sous nos vaillants parapluies coréens, et visité les temples de Kiyomizu, Kodai-Ji, Yasaka, Chion, Nanzen-ji, parcouru le chemin des philosophes qui longe une charmante rivière sous de jolis arbres (qui n’abritent pas de la pluie), admiré le pavillon d’argent, le pavillon doré, déambulé dans les magnifiques jardins japonais paysagés qui entourent les sanctuaires shinto, admiré leur sobriété et la décoration surchargée des temples bouddhistes, parcouru une forêt de bambou. Le dernier matin, nous avons visité Fushimi Inari-Taisha, une colline où serpentent des chemins encadrés de toriis, ces portes rituelles qui sont ici offertes par des individus, des institutions etc… à titre de donation au temple. L’ensemble forme un tunnel orangé, qui serpente sur la colline. Impressionnant, démesuré, totalement japonais, et tellement agréable sous le soleil retrouvé ce jour-là !

Chateau Nijo

Jardin du château

Kodai-ji temple

Kyiomizu temple

Encore et toujours des touristes en tenue traditionnelle… pour un bel effet !

Forêt de bambous (mais sans panda)

Nanzen-ji

Ginkaku-ji, ou pavillon d’argent

Fukushi Inari

Tablettes votives

Tous ces temples sont magnifiques, souvent nichés dans des parcs encore plus beaux, d’une nature paysagée à l’extrême avec plan d’eau, forêts, pins, pavillons… un plaisir des yeux.

Pour les curieux, la religion shinto n’est ni plus ni moins qu’une forme d’animisme. Chaque élément naturel (montagne, lac, arbre…) est relié à une divinité, bienveillante ou non, qu’il faut apaiser, solliciter, remercier. Les lieux de cultes sont très dépouillés : une cloche ou un gong pour attirer l’attention de la divinité, un autel quasiment nu, une boite à offrandes. Le bouddhisme ayant presque mille ans au Japon, les deux sont étroitement intriqués, et le mélange est intéressant à voir !

Au milieu de toutes ces visites, nous avons bien entendu beaucoup mangé ! Sushi, ramen, et même un restaurant dédié au thon (avec un gigantesque steak de thon, totalement différent de ce que nous imaginions et tellement délicieux !), ainsi qu’une visite au marché où nous dégustons du poulet yakitori, des takoyaki (boules de poules arrosées d’une délicieuse sauce sucrée-salée), des gambas grilléés, ,une huitre géante, des mochi… Un bon voyage gustatif aussi !

Sushi

Quelques petites huîtres

Steak de thon

 

ramen

Quand nous en avions marre de la pluie, nous nous réfugions dans les salles d’arcades, où nous avons pu nous essayer à la réalité virtuelle (une partie endiablée de Mario Kart, remportée par MC, notons-le), jouer encore au basket ou tester nos sens du rythme (Minh en a un, on cherche celui de MC) au tam-tam. Nous avons vite renoncé aux prize-games, ces jeux où une pince se saisit d’un lot et le rapporte à l’utilisateur… en théorie. De toute façon on ne gagne jamais. Puis bon, qu’aurons nous fait d’un Pikachu géant ? Un soir, Minh fait un tour dans un des grands frères de la salle d’arcade, Pachinko. Il s’agit d’une espèce de casino, avec fumée de tabac, machine à sous et hommes d’affaires obnubilés clope au bec. Globalement, le jeu d’argent étant illégal au Japon, on échange l’argent contre des billes… qui peuvent être ré-échangées contre de l’argent (Minh ayant perdu, il n’a pas pu confirmer). Ambiance un peu étrange, malodorante et bruyante… pas du tout bon enfant comme dans les arcades. 1000 yen plus tard, nous renonçons définitivement à ce plaisir douteux.

Mario Kart !

Le 6 juillet au soir, nous nous sommes posés dans un pub irlandais (nommé Man in the Moon) vendant de la Guiness tellement chère que nous nous sommes rabattus sur une bière japonaise, pour encourager l’équipe de France contre l’Uruguay. Match un peu moins spectaculaire que contre l’Argentine, même si l’on considère les nombreuses tentatives uruguayennes pour casser des chevilles françaises. Le bar, toujours fumeur, n’avait pas une ambiance particulière, mais nous avons passé une agréable soirée, au sec. Pour la petite histoire, les horaires des matchs affichés dans les bars sont indiqués bizarrement au Japon. Au lieu de 3h du matin le 7 juillet, par exemple, le match est annoncé à 27h le 6. Pas d’ambiguïté au moins… mais nous avons appris que la demi-finale de la France se jouerait justement à 27h. Grrr

Catégories : Récit du voyage

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